La mort de mon Koffi et le début de mon calvaire

Ma grossesse qui nous a fait naître, notre princesse, a changé complètement, la physionomie de notre foyer, équilibrer, plein de choses, dont il fallait trouver des mots et des lettres pour convaincre. Ses parents, ne nous fréquentent pas à cause du fait, que pour sa mère, je lui ai volé, son fils.

Nous sommes devenus, des habitués et la présence de l’enfant, a réduit, nos fantasmes et nous l’assumons. Notre espace sentimental, est devenu, restrictif et maintenant, c’est notre joie, notre fille, qui court dans tous les sens, sur notre surveillance. Mes cours, ont repris et je supporte, les aléas. Je fais mes devoirs, je révise mes cours et mon Koffi, enfin, notre Koffi, puisque, nous sommes devenues deux, notre fille et moi. Tout baigne et je suis vraiment épanouie. Quand, je n’ai pas cours et que ma fille aussi, en a pas, je la sors, dans sa poussette. Mon portable, dans mon sac à main, il m’appelle quand il a un bout et régulièrement pour s’enquérir de nos nouvelles. Il faut aussi noter, que, dans sa nouvelle fonction, quand, le président de la république, ne bouge pas, ils sont tous, à leur base. On a la possibilité de parler longtemps au téléphone. Comme, en présence de l’enfant, on ne peut pas trop se dire, des choses savamment amoureuses et souvent, c’est au téléphone, que nous racontons, nos chichis et on s’y plaisait, dans tous les cas, on n’a pas le choix. J’étais beaucoup réservée et grâce, aux efforts de mon ange, j’ai commencé à m’ouvrir et prendre part à certains débats, peu importe leurs contenus. Comme, un train, notre vie, roulait. Moi, qui me croyais si jeune, je me vois, assumer mes fonctions de mère et d’épouse.  ​

Enfin, mon Koffi a mis sa jalousie de côté et est décidé à faire de moi, une femme responsable. Dans notre fonctionnement, chacun, rassurait l’autre. Quand, on marche pendant ses jours de repos, j’ai cette nette impression que les gens nous suivent de très près. Le quartier nous rend, avec honneur.

 Une bonne nouvelle pour moi qui n’aurait jamais espéré que ce jour-là, allait arriver. Mon Koffi avait changé et était devenu un homme mature. Il avait compris les vraies réalités de la vie et voulait faire de moi une femme digne et épanouie. Bref, cette décision renforçait encore plus notre amour mais elle n’a pas pu atteindre son but puisque quelque chose d’inattendue allait se produire dans notre vie. Depuis un certain moment, mon Koffi, ne dort pas bien. Il fait de cauchemars et souvent tard la nuit, ses cris me réveillent en sursaut. Quand je me lève, je le vois se débattre et je le secoue pour le réveiller. Il transpire abondamment dans ses sommeils. Je lui conseille, qu’on aille voir un médecin, mais, il me dit toujours que ça va aller et s’habille pour aller au travail. Mon Koffi, n’a plus cette fougue, cette démarcation qui alimentait notre foyer et je le sens lutter, contre un malaise, mais, me rassure du positif. Il n’a plus ce goût à la nourriture, même, ses plats préférés, il les déguste sans manger avec son appétit contagieux. Je me sens mal et inquiète. Je veux informer ses parents, il me dit, d’attendre qu’il allait s’en occuper. Mais son quotidien a changé. Des questions et des interrogations, sans réponses, me font aussi maigrir. Qu’est ce qui se passe, Koffi? De quoi souffres-tu? Je me renseigne auprès des aînés pour solliciter leurs conseils, tous me recommandent la médecine moderne. Sur ce plan, nous avons une mutuelle de santé qui prend à 100%, nos frais de soins. Nous avons tout fait, mais Koffi, est absent, son regard, fuit le mien. Je veux l’emmener à l’église pour des prières, mais, il résiste. Nous avons fait tous les examens, pour voir de quoi, il souffre, mais, on ne trouve rien et Koffi, a mal. Il souffre.

Est-ce le destin qui va s’acharner contre moi, mais qu’ai-je fait de si lourd, pour mériter, un tel sort. Les questions, se bourdonnent dans ma tête, sans réponse. Un matin, Koffi m’appelle de son travail et me dit, Aya, chérie je ne me sens pas bien. Je transpire alors que j’ai froid. Je n’ai pas voulu te réveiller cette nuit, mais, je n’ai pas du tout dormi de la nuit. Il commence à sentir les effets et s’ouvre maintenant à moi. Il m’avoue son impuissance, face à ce mal. Au travail, il peut rester, plusieurs moments sans parler à personne et n’avait goût à rien. Koffi, ce brave gendarme, ne tient plus sur ses jambes et me sollicite officiellement à son secours. Il m’appelle de son travail. Il est presque midi et je dois aller chercher princesse. Ce que j’ai trouvé très étrange, à cet instant qu’il m’appelle pour m’annoncer, son pernicieux et énigmatique mal, il n’a de cesse, de demander les nouvelles de sa fille, chérie. Un doyen, voisin du quartier, m’alerte que, quand, quelqu’un malade, pose ces genres de questions, ce n’est pas bon signe. Je me sens perdue, alors, j’informe, mes parents, mais Koffi, ne veut pas montrer sa faiblesse aux autres, même à ses parents. Je le force, mais me rassure que tout ira pour le mieux et pourtant, je le vois, s’éloigner de nous. Il masque sa maladie et vaque à ses occupations professionnelles, comme de rien n’était. Koffi, est un brave homme. Il souffre, mais, nous encourage. De son travail, il continue de souffrir, au lieu, de se rendre au dispensaire de la présidence, c’est moi, qu’il appelle. Je lui recommande de rentrer à la maison. Je lui dis, chéri, pardon, prends une permission dans ce cas et rentre à la maison pour qu’on se rende à l’hôpital, comme tu le souhaites, en ma compagnie. C’est ainsi qu’il prend la permission et nous nous retrouvons pour la première fois, à l’hôpital et non chez notre médecin. Dans l’urgence, on lui diagnostique un début de fièvre typhoïde. Une longue ordonnance, est prescrite avec des médicaments à prendre, mais qu’il garde, quelques jours sans travail. Je garde, espoir, des médicaments, sont prescrits et il les prend. Un début de guérison, se point le nez. Il a commencé à manger, sans grand appétit, mais, pour cette fois, il mange pour nous faire plaisir.

 Koffi prend une semaine, pour ses soins qui devrait lui permettre de finir son traitement et de se reposer un peu. Deux jours après, il rechute. ​

Ce que je ne comprenais pas, c’est qu’au fur et à mesure qu’il se traitait, son état s’aggravait. Entre temps Koffi, n’arrêtait pas, de me parler, comme s’il allait lui arriver, un malheur. Aya chérie, me dit –il, si jamais je ne suis plus de ce monde promets moi de prendre soin de Princesse. Je ne veux pas qu’elle ne manque de rien. Mes larmes, ont commencé à perler sur mes joues et je me souviens du conseil du vieux voisin. Koffi, lui rétorque, tu ne vas pas me faire ça quand-même et il prend ma main, la serre très fortement et il fuit mon regard. Tu vois que, de ton vivant, ta mère ne me parle pas, aucun de tes parents, n’a supporté, nous voir ensemble, alors, je t’en prie, prends tes médicaments et tu te sentiras mieux. J’allais me cacher pour pleurer. Tous les vêtements de mon Koffi, devenaient trop grands. C’est quelle fièvre qui lutte la vie de mon mari, sans le lâcher? Mon Koffi, si grand athlète, ce corps si volumineux, est devenu, chétif, amaigri. Je suis seule avec princesse, qui ne comprend rien, et cela s’entend, car, son âge, ne lui permet pas ce discernement. Je me bats pour l’éloigner de son père, mais il la réclame, sans cesse. Koffi, pardon. Pendant, ce temps, non loin de chez nous, j’attends des pleurs, un autre gendarme, vient de rendre l’âme. Ça pleure dans la cour et le battement de mon cœur, s’accélère. Je le taquine. Mon Koffi, perd pieds sur terre et se débat.

Comme s’il savait, qu’il avait pris rendez-vous avec la mort. Qu’est-ce que tu me racontes, tu as intérêt à te relever car tu sais très bien que je ne travaille pas encore, avec quoi vais-je m’occuper de princesse. Vends tout ce qui est dans la maison me dit-il pour t’occuper d’elle. Qu’est-ce que tu veux me faire là Koffi ? Je ne veux plus t entendre me raconter des trucs pareils. Rétablies toi vite car princesse et moi, avons besoin de toi, je le lui rappelle. A son tour, je sais ma chérie, mais je sens mes forces qui m’abandonnent. Pour la première fois, mon Koffi s’avère vaincu, mon Dieu. Que vais-je devenir? Il me parle comme s’il me livrait, un testament. Je le regarde et il me sourit. Moi aussi, je lui ouvre mon amour. Koffi, Koffi, et il m’ouvre encore ses beaux yeux mais difficilement et me répète toujours la même chose, de vendre tout pour m’occuper de sa fille. Ces mots furent les derniers que j’ai pu entendre de mon Koffi. Il entre dans un coma, pendant, une semaine. Mes sommeils sont courts. La veille, en songe, une colombe, vint se poser dans mes deux paumes, tellement blanche que je ne voyais plus claire. Un moment, elle ouvre ses ailes qui deviennent grandes comme celles d’un épervier et s’envole très haut, me fixant du regard. Je n’ai rien compris à ce songe. Je me lève. Je regarde Koffi, les appareils bien fixés, mais, son cœur ne bat plus. Je cours interpeler, le docteur qui savait depuis longtemps que mon Koffi, n’allait plus vivre, mais n’osait pas me le dire. Le lit de l’hôpital, dans sa complicité a accompagné mon mari, dans son long et éternel voyage.

Koffi, ne respire plus et je le regarde, il n’a point changé. Il ne parle plus. Il ne bouge plus. Koffi est mort. Je n’ai plus de soutien. Ma béquille, m’a lâchée. Il est couché comme s’il dormait. Je vois mon Koffi couché sur le lit de l’hôpital, immobile, je n’en revenais pas. Mais je ne perdais pas espoir, jusqu’à cet instant.

A suivre…

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